Etre obligée de devoir travailler dans un bar pour faire genre je suis comme tout le monde me déplaisait quelque peu. Pourquoi ? Et bien simplement parce que je suis loin d'être comme tout le monde. D'abord je suis beaucoup jolie que la moyenne mais en plus, beaucoup plus intelligente, ce qui n'est pas le cas du beau monde qui fréquente les cafés. Ces touristes à la con sont émerveillés à la moindre chose un peu italienne ou disons typique. Hors ces cappuccino, puisqu'ils osent appeler cela comme ça, sont loin d'être délicieux. Bref, je faisais semblant d'être sympathique, je souriais de temps en temps et prenait sur moi. Loin de moi l'idée d'être découverte. Surtout que je ne suis pas, disons, découvrable. Oui bon c'est pas français mais voilà. Le comble, c'était l'autre qui travaillait avec moi là. Comment déjà ? Roh, je ne parvenais jamais à retenir son nom. Pourtant, je savais qu'il n'était pas bien compliqué. Peu importe, je ne l'aimais pas trop. Beaucoup trop avenante et souriante à mon goût. A mon humble avis, elle cachait quelque chose de pas net. Je servais un énième café con latte à un imbécile de touriste, enfin j'étais plutôt en train de le préparer. Ma collègue, je l'appèlerais comme ça était justement en train de revenir derrière le comptoir, un sourire malicieux traversa mon visage. Je me dirigeai vers elle avec le café et fit exprès de lui renverser tout dessus. J'avais envie de m'amuser un peu, c'était trop monotone ici. Je ris discrètement puis fis mine d'être désolée sans pour autant aller chercher quelque chose pour l'épongée. « Oups ! ». Je haussai les épaules et levai les mains au ciel.

« Tu ne sais vraiment pas te servir de tes mains toi ! ». Je levai les yeux au ciel et haussa les sourcils. Comme si je n'étais pas douée de mes mains. Elle l'était beaucoup moins que moi. En trente secondes, même pas, si je le voulais, elle se retrouverait écrasée par terre un couteau enfoncé dans le cœur. Seulement, tué des gens en public, c'est pas ce qu'il y a de plus pratique. Surtout pour se constituer un alibi par la suite devant des dizaines de témoins. Bon ok, aujourd'hui, il n'y avait pas grand monde mais tout de même. Je ne pouvais décemment pas la tuer et puis si je commençais à tuer tous les gens qui ne me revenais pas, je n'avais pas fini et en un rien de temps, Rome deviendrait une capitale vide. « Mieux que tu ne le pense. Je crois bien que t'as une tâche, tu sais au moins te servir d'une machine à laver ou bien c'est trop compliqué pour ton cerveau sous dimensionné ? ». Un sourire narquois s'afficha sur mes lèvres. Je mis mes mains sur mes hanches après avoir remis une mèche rebelle en place. Quelle conne. Décidément, cela ne valait pas la peine, en fait, de connaître son prénom à cette empotée. Elle ne sait même pas reconnaître quelqu'un de respectable lorsqu'elle le voit. De plus, elle est pitoyablement insignifiante et ne s'en rend absolument pas compte. Au moins, avec cette énorme tâche de café sur sa chemise, elle ferait les ragots du coin et deviendrai le centre d'intérêt. Elle devrait me remercier, en fait. « Je crois que tu devrais me remercier. Au moins maintenant, on a quelque chose à raconter sur ta pauvre personne. ». Fière de moi, le sourire au lèvre, j'avais dis cela d'un ton méprisant à souhait.