Pour quelques jours, j'ai revêtu mon manteau blanc. Le ciel est néanmoins bleu, on ne peut distinguer aucun nuage. A droite, le Tibre est presque gelé, les choses brillent et dans la nuit, c'est encore mieux. J'ai convié un nombre d'invités incalculable et cet endroit idyllique m'a semblé parfait. Toute la rive gauche du Tibre sera occupée par des festivités et différents stands ouverts uniquement de nuit. La tenue de soirée est nécessaire, oui. Car il faut se mettre en de bonne condition pour séduire. Néanmoins, rien n'interdit aux invités d'avoir quelques couches supplémentaires. Ces fameux stands sont simples. Ils proposent des liqueurs italiennes, des vins italiens, certains sont munis d'un réchaud pour les pauvres petites mains de mes innocents invités. Il y a également des chocolats belges emballés dans de belles boîtes en forme de cœur, d'autres confiseries typiquement italiennes qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Il y a également un stand concert où les invités pourront s'adonner à la joie de la danse. Bref, tout est fait pour créer un climat propice aux rencontres : le froid, l'alcool et la fête. Je sens que je vais m'amuser.

Une robe rouge pétante, des talons aiguilles de la même couleur. Sans compter le manteau en fourrure et des bas collants presque invisibles mais qui me tenaient un temps soit peu au chaud. J'avais répondu à l'appel, grande fêtarde de nature. La rive du Tibre était noir de monde, pire que lorsque j'organise une fête chez moi, dingue. Je m'accoudai à un stand où l'on pouvait déguster de bons vins italiens gratuitement et laissai le serveur le soin de le choisir pour moi. En attendant, je m'amusais à regarder les gens et à les critiquer dans ma tête, souriant d'un air moqueur, j'adorais faire ce genre de chose. C'était encore mieux lorsqu'on avait un partenaire... Je soupirai, cela me faisait penser à Ezra et je n'en avais pas envie. Je regardai le serveur droit dans les yeux afin de mieux l'observer, il n'y avait pas cette flamme que je retrouvai avec Ezra. Enfin, flamme... Disons qu'il y a des étincelles dans ses yeux lorsqu'il me regarde. Ce maudit serveur, c'est pas pareil, je n'ai pas envie de l'embrasser quand je le vois et ce même s'il a un physique agréable. Ca m'emmerde ce truc avec l'autre, pour moi, ça revient à être condamnée à mort. Un réchaud est disposé non loin de la petite cahutte, je m'y installe attendant de voir du beau monde, les bras croisé, en sirotant mon verre de vin.